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LES DÉSIRS

pas le devenir comme ça. Si tu étais un politicien, je te dirais : Il faut défendre Bernard Massénac, tu le défendrais et le sauverais. Mais tel que je te connais, si tu acceptes de le défendre, tu le feras à contrecœur et tu te ruineras avec lui. Je veux dire que tu perdras ta réputation car pour ta carrière politique, elle finit avant de commencer. Veux-tu que je te fasse une prédiction : dans quelques mois tu perdras le patronage. Oh ! tu ne t’en apercevras pas immédiatement, mais on fera des nominations sans te consulter ; tes amis seront suspects ; etc. Tu seras le député de Deuville, mais tu n’auras plus la grâce. Toutes tes démarches se feront dans le vide. Tu continueras de faire des discours, on te laissera voter avec le parti, pendant que ton successeur fera les nominations et dirigera le comté.

— Je ne pense qu’à l’infamie de défendre un Massénac et à la honte de garder de tels individus dans le parti.

— Tu ne connais pas Bernard Massénac, dit Nachand. Massénac n’est pas une exception dans la politique et tu le sais. Tu tolères un Bourret comme un moindre mal, tu accordes