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LES DÉSIRS

— Tout est-il à votre satisfaction ? demanda l’amphitryon en clignant de l’œil.

Ce disant, il recula d’un pas, fronça le sourcil et d’une main savante, replaça un verre qui lui paraissait hors de ligne.

— Comment vont les affaires ? dit Lavisse.

— On ne se plaint pas, monsieur Lavisse. Mais le personnel ! Ah ! le personnel, quelles andouilles ! Elles n’ont pas ça dans le sang, monsieur, elles n’ont pas ça dans le sang. Mais je ne veux pas vous ennuyer de mes petites misères.

— Comme apéritif, vous servirez trois Martinis et un porto.

— Entendu. Voici monsieur le député. Bonjour monsieur le député. Excusez-moi. Je reviens moi-même avec l’apéritif.

Ils furent bientôt rejoints par Nachand, qui occupait le poste de substitut du Procureur général, accompagné de Migneron, son adjoint.

C’étaient les trois grands personnages administratifs de Deuville. Lavisse n’occupait aucune charge publique, mais il n’en était pas moins actif. À titre de trésorier du parti, il servait d’intermédiaire entre les « amis du régime » et le député.