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LES DÉSIRS

Claude Prieur, qui n’a jamais montré aucune prédisposition pour l’étude, a suivi son père dans les chemins de fer. Protégé par celui-ci, puis par des amis, quand le surintendant a pris sa retraite, il a suivi la filière des promotions à Toronto, à Montréal. En ce moment, il habite l’Ouest. On le prépare pour un poste important dans l’administration. Il ne s’est pas marié.

Sa sœur Louise est maintenant une jeune fille accomplie. Auguste est fier d’elle. Elle ressemble à sa mère, mais elle est encore plus belle que celle-ci ne l’était. Elle a les yeux noirs, le front dégagé, les lèvres pleines et sensuelles, le teint d’une chaude blancheur. Auguste rêve de la marier à Julien Pollender, son collègue du comté de Fontile. Pollender a aimé Armande Aquinault et l’a perdue ; il vit comme un ermite dans la capitale. Ce serait le mari idéal pour la sœur du député de Deuville. D’autant plus que les Pollender sont immensément riches. Aucun parti n’est trop brillant pour Louise. Discrètement, il lui a parlé de son jeune collègue. Au cours de la prochaine session, il amènera Louise dans la capitale et