que la moyenne, il a les épaules larges, la tête carrée, la démarche énergique. Le front haut, à peine incliné, commence à se dégarnir au-dessus des tempes. Le nez, étroit et long, est relié à la bouche, sensible et nerveuse, par deux arcs légers. Il a des yeux limpides, qui vous regardent bien en face, et qui achèvent de donner à l’ensemble de sa physionomie quelque chose d’ouvert, de franc, de sympathique. Son visage sait admirablement exprimer la surprise, la tristesse, l’ennui, l’inintérêt.
Le médecin est surpris de le voir arriver à neuf heures. Il écoute, impassible, la description minutieuse et angoissée que son célèbre patient lui fait des symptômes qu’il a observés. À la demande du praticien, Auguste enlève sa chemise et ses chaussures et s’étend sur le lit d’hôpital. Le médecin isole au moyen de petits tapis de caoutchouc rouge ses deux bras et sa jambe gauche. Puis il insère une plaque de métal plombé sur sa cheville gauche et à ses deux poignets, avec une bande mouillée comme celle qui sert pour l’épreuve des pressions artérielles. Il met alors en branle des instruments compliqués dont une roue vitrée qu’il déclenche après force calculs.