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CHAPITRE VII


Installé dans mon ancienne chambre, au centre de cette ville de province que je ne quitterais plus, il me tardait de nouer de solides relations, de me créer des habitudes, de vivre enfin comme un homme de Fontile : jouant aux cartes, buvant un verre en compagnie, fréquentant quelques salons, où je serais choyé, et peut-être un jour faisant un beau mariage.

Ma chambre, dont les deux fenêtres donnaient rue Principale, était ensoleillée dès onze heures. Après une promenade du côté des ponts, je trouvais bon d’y rentrer, le visage et les mains gelés, et de sentir en regardant de belles reliures ou des reproductions de tableaux célèbres, l’envahissement progressif d’une chaleur alanguissante. J’aspirais à me reposer de l’ambition désordonnée qui, m’ayant tenu en alerte depuis