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moment du remboursement, elle énumérait les effets qu’elle m’avait achetés durant le mois et déclarait que j’étais heureux de m’en tirer à si bon compte.

Il m’arrivait parfois d’avoir besoin d’une somme peu considérable. Je n’osais m’adresser à mon père, soucieux qu’il ne m’en demandât pas la destination. J’empruntais alors à ma belle-mère qui me recommandait de ne pas lui rendre cet argent en sa présence. J’oubliai une fois cette recommandation et elle refusa ensuite pendant plusieurs mois de m’avancer un sou. C’est que mon père était furieux quand, par hasard, il révisait les comptes de constater que ma belle-mère avait employé à un usage soi-disant plus utile, une somme qu’elle avait demandée pour un achat spécifique. Il lui reprochait d’autres fois de me donner de l’argent en sous-main. Je fus surpris un jour que ma belle-mère donnât à entendre par ses réponses qu’en effet j’avais eu cet argent. J’appris plus tard qu’il lui servait à défrayer le coût de l’éducation d’une de ses nièces, Armande Aquinault. À la suite de