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qu’il pût les imiter, je savais que mon sentiment à son endroit ne changerait pas.

— À certains moments j’ai pensé que l’habitude de l’analyse t’avait desséché le cœur, reprit-il. Je vois que je m’étais trompé.

Je le suppliai de revenir tous les jeudis, ajoutant :

— Si dans un an nous ne nous comprenons plus, nous nous séparerons.

— À cette condition j’accepte.

J’avais devant moi un homme qui souffrait. Il se sentait très loin de moi, comme sur un sommet d’où il pouvait contempler les années que nous avions passées côte à côte. C’était un soir tiède. Le vent brassait à grands traits les nuages. Nous avions conclu notre adolescence.