Page:Charbonneau - Fontile, 1945.djvu/27

Cette page a été validée par deux contributeurs.

plus discrets, ne laissait autour de lui que les parasites qui, n’éprouvant à son endroit aucune affection, ne souffraient pas de ces manières.

Quand parfois, à Fontile, il m’arrivait de dire à un ami pauvre à qui je voulais faire plaisir : « Je ne vois que vous » ou « Je disais, hier soir, à mon père… » je ne pouvais m’empêcher de reconnaître, que j’étais bien de cette race. Il me fallait paraître affectueux tout en entretenant l’amitié que je ressentais pour mes camarades dans une inégalité flatteuse pour moi. Dans la conversation, j’aimais que l’argent joue un rôle et je feignais parfois de prendre au sérieux des projets où j’eus englouti une fortune.

Mon père était impitoyable pour les maladresses. Une servante, ayant dans une réception renversé des menthes au pied d’un visiteur, je crus qu’il allait la frapper. Je savais qu’il en était capable.