J’allais me mettre au travail quand la bonne vint m’avertir que M. Loignon avait demandé à être reçu pour une communication urgente et qu’elle l’avait fait monter. Il attendait dans l’antichambre. Je n’avais pas vu Loignon depuis plusieurs semaines et ce bonhomme m’intéressait. Sa curiosité avait pu le pousser à venir me déranger, car je savais que sous un prétexte ou un autre, il aimait à s’introduire dans les maisons et à fureter. Il avait fait l’inventaire de l’antichambre en m’attendant.
— Je ne veux pas vous déranger, me dit-il aussitôt, en refermant sans aucun embarras le compartiment du secrétaire qu’il visitait, mais j’ai des choses importantes à vous dire.
Je l’invitai à s’asseoir.
— Nous serions peut-être plus à l’aise dans votre cabinet de travail, car ce que j’ai à vous dire est confidentiel.
— Personne ne nous entendra ici.
— Ah ! je croyais que vous me feriez visiter votre cabinet. Je n’ai jamais eu l’occasion d’y pénétrer.