grave, le regard austère, la démarche altière proclamait trop haut l’intégrité et la bonne foi. Quand il rendait compte de son mandat, il répondait point par point à toutes les critiques de son adversaire, si peu convaincantes fussent-elles. Il n’avait rien à cacher. Ses agents, plus habiles, le défendaient toujours personnellement. « C’est un homme intègre, mais il est mal entouré. » Pouvait-on lui reprocher de compter parmi ses organisateurs des êtres sans aveu ?
— C’est vous, Bonneville, qui avez écrit cet article folichon ?
Il tenait à la main le journal et du doigt il désignait l’article irrespectueux. Bonneville lui tournait le dos, occupé à tirer la cordelette du plafonnier. Il eut un petit rire, qui voulait être sardonique, mais qu’il écourta en apercevant la mine courroucée de son visiteur.
— Vous ne me direz pas qu’on ne vous l’a pas inspiré.
— J’en suis seul responsable.
— Allons, n’essayez pas de jouer au plus fin avec moi. (C’était une phrase du vicaire). Vous