je m’exaltais à la pensée qu’elle guérirait et que nous nous épouserions.
En arrivant, je la trouvais lourde de secrets. Je l’interrogeais.
— Je n’ai rien à dire ou plutôt c’est trop compliqué.
— Vous savez bien que vous pouvez tout me dire.
— Je suis gaie un moment et la minute suivante, je pourrais pleurer.
— Est-ce à cause de moi ?
— Il y a des choses qu’une femme ne peut pas demander.
— Mais pourquoi ?
— Il y a certaines conventions.
— Ce sont les femmes qui les ont inventées et je n’en connais pas qui ne les mettent de côté quand elles y voient un avantage.
— Vous me connaissez bien, Julien.
Elle se recueillit pendant quelques instants, couvrant son visage de ses mains exsangues, la tête appuyée contre le velours du canapé.
— Ne vous mariez jamais, dit-elle subitement.