CHAPITRE XVI
Quelque temps après la mort de mon grand-père, mon père me donna quelques obligations et le contrôle des actions d’une compagnie rivale de celle des Berthomieu. J’assistai avec lui aux réunions du conseil de direction et commençai à m’initier aux affaires. Mais mon cœur n’y était pas.
Le matin, j’écrivais. La poésie, parce qu’elle impose des règles rigides, me paraissait un excellent exercice d’assouplissement. Les difficultés m’attiraient. Installé à ma table, que j’avais fait transporter dans l’ancienne chambre de mon grand-père, débarrassée de ses meubles, je m’efforçais d’oublier mon inquiétude. Une telle exaltation au travail enchantait ma belle-mère. Pour lui faire plaisir, je m’étais abonné à plusieurs revues d’économie politique et je faisais venir de tous les coins de la terre d’indigestes