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Ma belle-mère avait fait préparer la grande salle, située à l’extrémité de l’ancienne maison, et fait rouvrir l’escalier désaffecté. Une gerbe, suspendue à la porte depuis longtemps inutilisée, indiquait que le corps était exposé dans un des salons au-dessus de l’entrepôt.

Le cadavre avait été revêtu de son habit. La peau du front et du nez aux endroits où elle s’était meurtrie dans la chute, avait été plâtrée.

De nous tous, grand’mère paraissait le plus profondément affectée. Peut-être éprouvait-elle des remords. Si le vieillard était mort sans secours, n’en était-elle pas en partie responsable ? Durant les derniers jours, n’avait-elle pas redoublé d’indifférence à son égard ?

Elle tournait en rond, marmottant un discours confus, un petit mouchoir de dentelle à la main. Elle me paraissait, peut-être à cause de ce colifichet blanc qui contrastait avec sa robe, inconsciemment coquette. Tout à l’heure, elle répéterait pour les parents le récit de sa découverte.

J’introduisais les visiteurs qui priaient un mo-