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CHAPITRE XIV


Le lendemain, le mercure s’éleva : il tomba toute la journée une pluie fine qui le soir dégénéra en verglas. Les rares piétons qui s’aventuraient dans la rue n’avançaient que péniblement. J’avais passé la soirée au journal avec Loignon et Bonneville. En rentrant, je trouvai Armande qui causait dans le salon avec ma belle-mère. Celle-ci voulait persuader Armande de renoncer à partir.

— Voici Julien, dit la jeune fille, il m’accompagnera.

Nous partîmes aussitôt. La chaussée, les clôtures, les maisons semblaient de verre. Nous avancions à petits pas prudents. Armande se tenait serrée contre moi et riait. Nous n’avions pas dit trois mots. Ce rire dont j’ignorais la cause exacte me troublait. Un sentiment confus me portait à le trouver humiliant. Ne pouvant le