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— Ce sera un plaisir d’y aller avec vous. Moi, vous savez, je n’aime pas beaucoup les Barrois. Je trouve leur milieu fade. Mais j’adore danser.

— Vous savez, me dit Imelda, que Georges prononce ses vœux le huit décembre. Vous connaissez Georges, il pousse la délicatesse jusqu’à la manie : il n’ose pas vous déranger mais il serait très heureux de vous voir.

Armande entraînait Imelda.

J’avais anticipé le plaisir de revoir Armande. Et maintenant, je n’éprouvais rien si ce n’est l’impression qu’elle se servait de moi, comme d’une clef, pour pénétrer chez les Barrois. Car je ne pouvais douter qu’elle n’eût profité de cette rencontre pour se faire inviter. Mon amour-propre luttait contre mon amour. J’imaginai que je pourrais tomber malade deux jours avant le bal, être appelé hors de la ville pour une affaire urgente. Mais au fond de mon cœur, je savais que je n’inventais ces prétextes que pour calmer mon irritation. J’irais au bal avec Armande, plutôt que de me refuser cette joie de la tenir dans mes bras, de sortir avec elle sur la terrasse