Page:Charbonneau - Fontile, 1945.djvu/100

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Je suis sur mes gardes.

— Et vous êtes protégé, sans doute…

François ne répondit pas. Avait-il deviné que la mission de ce dévoué personnage consistait à découvrir comment on pouvait l’attaquer ? Ou se méfiait-il naturellement de tout le monde, même de ses amis ? Le soir même, je le savais, cette conversation serait répétée à Chamel et au député.

Je frappai à la porte du bureau et presque aussitôt le falot intermédiaire s’empressa de s’esquiver.

— En voilà un qui veut ma tête. Et ce n’est pas le premier, dit François.

— Voyez-vous, Bonneville, vous ne connaissez pas Fontile, ni la mesquinerie des mobiles qui mènent toutes ces bonnes gens. On était tranquille avant votre arrivée. Le député dictait l’éloge de son administration pour l’édition du soir ; le maire, qui ne sait pas écrire, fournissait les idées pour l’éditorial, etc. Votre arrivée a tout dérangé. De plus, vous vous êtes fait un ennemi mortel dans la personne de Chamel. Mais