allaient, penchés en avant, à une allure de fuyards, craignant si le chemin aboutissait dans une impasse de ne pas avoir le temps de revenir avant la nuit. Ils avaient l’impression de lutter de vitesse avec le jour. À peine osaient-ils s’arrêter un moment pour souffler. Une force impérieuse leur commandait de ne pas perdre de temps. Ils couraient dans les ornières et, sauf de rares coups d’œil au soleil, tenaient leur regard rivé au sol pour lui arracher son secret. Beaucoup de gens avaient-ils emprunté cette route ? Y avait-il longtemps ? Suivaient-ils une piste de skieurs ou y conduisait-on des véhicules ?
Ils avançaient sous les arbres, le dos au soleil, trop occupés pour admirer la nature comme ils l’avaient fait le matin. Leur ombre les précédait, quand elle inclinait d’un côté ou de l’autre, ils hâtaient encore le pas dans l’espoir de la voir se redresser. Il était sept heures. Georges eut un moment de lassitude qu’il surmonta aussitôt. Non seulement il ne leur eut pas été possible de retourner, mais chaque minute qui passait leur enlevait un peu de précieuse lumière.
Derrière un écran de roches, une fillette frappait du marteau sur une planche, puis ils aperçurent une nappe d’eau. Ils étaient en