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ticable. Puis des montages engagées les unes dans les autres, innombrables comme les ressauts de la pluie sur la surface étale d’un lac. Dans une campagne, coupée par des routes ou un chemin de fer, on n’a pas de peine à s’orienter. Mais aucune grande artère ne traversait cette forêt et ni Georges, ni son fils ne maîtrisaient la carte de la région. Ils revinrent donc sur leurs pas jusqu’à un ruisseau qui ressemblait à celui qu’ils avaient quitté plus tôt, mais où ils ne retrouvèrent pas leurs pistes.

— Nous sommes égarés, dit Georges. Essayons de nous orienter.

— Es-tu inquiet ?

— Non ! Pourquoi ? Nous avons encore au moins deux heures de soleil pour nous retrouver.

— Je n’ai pas peur non plus.

— Nous ne sommes d’ailleurs pas en danger.

— Voilà bien tout de même trois heures que nous pataugeons dans ces fourrés. Que fait-on maintenant ? J’ai des allumettes. Les veux-tu ?

— Garde-les au cas où il nous faudrait passer la nuit ici.