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Il mangea en face de Jeanne, à qui il raconta la conversation qu’il avait eue avec son père concernant les amis de leur fils. Il se retint cependant — comme un peu plus tôt devant son père — de mentionner la lettre de Lucien, dont Jeanne connaissait par ailleurs l’état désespéré.

Après une hésitation, il dit, un peu honteux :

— Montre-toi aimable à l’égard de Mayron. Nous aurons peut-être besoin de lui.

— Tu sors ?

— Non, je vais lire un peu dans ma chambre ; je compte me retirer tôt.


Les jeunes gens commençaient d’arriver. Jean les accueillait lui-même — les Hautecroix n’avaient pas de domestique — et les laissait ensuite rejoindre le groupe au troisième étage.

C’étaient des jeunes hommes de professions libérales, des étudiants, quelques chargés de cours et des journalistes. Les réunions se tenaient dans une pièce lambrissée de papier