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pression qu’on avait visité ses tiroirs. Que se passait-il ? Où cela s’arrêterait-il ? Devait-il recourir à la police ? Les dommages en eux-mêmes étaient insignifiants, les documents sans valeur. Mais il n’aimait pas cette incertitude, ni le silence de la jeune fille. Il y avait là quelque chose d’assez inquiétant. De toutes façons, ces intrusions ne pouvaient se passer à l’insu du personnel. Il réunit tout le monde et leur fit part de ses constatations.

La secrétaire démissionna. C’était un coup de tête de la jeune fille, perpétré dans les plus mauvaises conditions. Sans doute son geste ne voulait-il être qu’une interrogation. Une demande discrète de lui faire confiance. Mais tout la séparait maintenant de Georges qui l’avait, à plusieurs reprises, réprimandée vertement. Il se jeta comme un naufragé sur cette démission. Tout dans ses paroles, dans ses gestes, dans sa précipitation à accepter disait sa joie du départ de la jeune fille, sa hâte que tout soit enfin consommé. C’était mal terminer une collaboration de quatre ans. Mais il avait perdu confiance en elle au-delà de tout ce qu’elle aurait pu imaginer. Pourtant, il eut hésité à la renvoyer, ne pouvant oublier son dévouement. Elle défendait sauvagement ses intérêts avant l’intervention de