Page:Charbonneau - Aucune créature, 1961.djvu/116

Cette page a été validée par deux contributeurs.

aurions aucunement besoin. La pensée que nous pourrions être sans yeux m’afflige.

— Ce qui compte c’est que tu es là et que je t’aime.

— Je ne saurai jamais si tu m’aimes vraiment parce que je ne sais pas te faire souffrir.


C’est avec le sentiment pénible de courir à un échec que Georges rédigea son télégramme, demandant un rendez-vous à Blaise Carrel. Sylvie le poussait à l’action. Il devait, selon la jeune femme, mettre à profit l’avance qu’il possédait sur les autres concurrents, se faire reconnaître au plus tôt par le chef démissionnaire et se hâter d’entreprendre la réorganisation du parti.

Une première fois, il avait succédé à Carrel à la direction du « National ».

La gloire avait changé le député et l’avait éloigné de ses anciens confrères. Il ne venait plus causer avec eux. Il avait trouvé d’autres conseillers et fournisseurs d’idées.

L’écrivain ne se sentait pas moins impatient que sa maîtresse, mais il jugeait à cer-