Page:Charbonneau - Aucune créature, 1961.djvu/102

Cette page a été validée par deux contributeurs.

talité et aussi en contrepoint la grâce, que ce roman échappait à la virtuosité. Georges s’était à peine avoué la passion qui l’enchaînait à Sylvie qu’il lui avait donné un nouveau rendez-vous et en acceptant, elle avait du coup fixé la nature de leurs relations.

L’émancipation sexuelle de la femme a introduit dans les mœurs l’illusion que l’acte d’amour, maintenant dissocié à volonté de la procréation, a perdu son ancienne gravité. Pour les plus jeunes peut-être, nés dans un monde qui s’enorgueillit d’avoir détruit le péché. Mais Georges devait assumer une responsabilité intacte…


— Que diriez-vous, Sylvie, si je vous avouais que je vous aime, que je suis venu vous voir une fois de trop et que maintenant il ne nous est plus possible de reculer. Ce quelque chose de vague que chacun de nous avait le loisir de refouler au fond de sa conscience jusqu’à ce moment a maintenant un nom. C’est l’amour. Je vous aime, Sylvie, je vous aime…