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sieurs titres à cet honneur; il était gentilhomme, et l’Académie, on le sait, aime les hommes bien nés ; comme poète et comme écrivain, il jouis- sait d’une réputation distinguée ; ses Œuvres complètes avaient récemment paru chez Char- pentier, l’éditeur à la mode, consécration nouvelle de la célébrité de l’auteur; enfin Vigny comptait dans l’illustre compagnie des amis bien chers, Charles Nodier et Victor Hugo, entre autres. J’allais oublier de dire que le futur candidat collaborait à la Revue des Deux Mondes depuis sa fondation, en 1831, et, dès lors comme aujourd’hui, les écrivains de la Revue étaient promis à l’immortalité.Plusieurs amis du comte le pressaient vivement, d’ailleurs, de se mettre sur les rangs et de commencer ses visites. Parmi ces amis était le baron Alexandre Guiraud qui, depuis 1826, siégeait à l’Académie française, Guiraud, poète tragique, qui ne connut au théâtre que les succès d’estime, mais fut le favori des salons de la Restauration et devint populaire par ses Elégies savoyardes,