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grands perfectionnemens. Nous devons d’autant plus nous flatter d’obtenir des succès dans ce genre, que depuis vingt-cinq ans que nous appliquons les sciences à l’agriculture, on y fait des améliorations précieuses. Il nous suffit de citer, à l’appui de cette assertion, la multiplicité des prairies artificielles, le perfectionnement de nos bêtes à laine, l’abolition presque générale des jachères, et l’art d’alterner les récoltes.

L’agriculture a ses principes comme toutes les sciences ; elle peut s’enrichir de l’expérience de tous les peuples de notre globe : et vainement attendrait-on du temps ce que les connaissances peuvent nous procurer ; car l’habitude dans les travaux des champs, la pratique des procédés transmis de génération en génération, écartent jusqu’à l’idée qu’il soit possible de perfectionner.

Il faut donc que des hommes instruits discutent sans préjugés, essaient sans passion et proposent sans enthousiasme tout ce que l’agriculture peut présenter de découvertes ou d’améliorations ; il faut, pour convaincre l’agriculteur méfiant ou prévenu, lui faire présenter par de véritables agriculteurs, les résultats de leurs expérien-