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enfance, où de longs et pénibles travaux n’avaient pour but que d’obtenir une honorable distinction parmi nos concurrens, à la fin de chaque année de scolarité. L’homme n’est jamais plus sensible à la louange que dans la première jeunesse ; et le plus puissant mobile de l’éducation publique, c’est peut-être l’art d’exciter et de nourrir cette sainte émulation qui produit de si grands effets.

Ainsi, nous n’irons pas organiser la dissimulation ou imprimer la terreur dans les écoles par des visites inquisitoriales ; mais chaque année, à des époques marquées, et en présence des autorités constituées, les instituteurs publics et particuliers seront invités à présenter quelques-uns de leurs élèves pour être examinés, par un jury, sur les matières qui auront été annoncées trois mois d’avance. Là, l’élève et l’instituteur recevront le tribut d’éloges qu’ils méritent ; et les magistrats leur remettront, au nom du Gouvernement, les récompenses nationales. Les noms des élèves et des professeurs qui auront été distingués, seront proclamés dans tout le département.

C’est parmi les jeunes gens qui auront été couronnés, qu’on choisira pour compléter