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occasion unique de la compléter, et j’achetai pour la somme de 200,000 francs le cabinet de M. Mais, le plus riche en ce genre qui nous fût connu.

La ménagerie de Versailles, qu’on avait transportée au Jardin des Plantes, avait été placée provisoirement dans des demeures étroites, malsaines, au-dessous de celles que construirait un particulier pour une pareille destination : je fis de suite dresser le plan d’une immense ménagerie où se trouvaient de nombreux parcs entourés de barrières, et plantés en arbres des pays naturels à chaque espèce d’animaux qu’ils devraient recevoir ; des bassins pour les oiseaux et les animaux aquatiques et amphibies, des loges spacieuses pour les animaux dangereux ou féroces, des volières pour les oiseaux. Ces travaux furent avancés, mais pas complètement terminés, et le projet n’a pas reçu, depuis ma retraite du ministère, les développements que je lui avais assignés.

Le Conservatoire des Arts et Métiers ne date que d’environ trente années : l’idée de réunir dans un vaste local tout ce que la mécanique a inventé jusqu’à nos jours pour abréger le travail, le perfectionner, diminuer la dépense et multiplier les produits, est bien conçue, et l’exécution mérite des encouragements. Le Conservatoire des Arts est la bibliothèque des artistes : ils voient là les progrès successifs de la mécanique, ils y puisent des idées