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ments de la Sorbonne et l’hôtel d’Angevillers pour y loger les artistes. Ceux qui ne purent pas y trouver place reçurent une indemnité annuelle pour frais de logement.

Ces préliminaires remplis, les travaux de l’achèvement et de la restauration du Louvre furent confiés à M. Raynoud, habile architecte, et poussés avec vigueur. Le Louvre fut achevé ; mais la translation de la Bibliothèque n’eut pas lieu. Une cause très singulière en elle-même la fit différer, il m’importe de la faire connaître. Un jour que je visitais les nouveaux travaux du Louvre avec Napoléon, il fut frappé de l’ensemble et de l’immensité de la galerie qui en établissait la communication avec les Tuileries : « Convenez, me dit-il, que des rois ou des ambassadeurs qui descendraient au Louvre pour venir me visiter aux Tuileries seraient bien étonnés. » Je ne pouvais pas en disconvenir, et je lui dis imprudemment qu’il reproduirait à Paris ce qu’on nous dit du palais des rois de Thèbes, mais qu’il faudrait que ces rois et ces ambassadeurs fussent jeunes, car ils auraient un bon quart de lieue de chemin à faire. Cette plaisanterie ne fut pas de son goût, et il me répondit brusquement : « Continuez à restaurer le Louvre, mais ne vous pressez pas sur sa destination. »

Peu de temps après, Napoléon commença la construction de l’aile parallèle à celle du midi pour