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remanier toute cette aile, refaire les toits et distribuer différemment tout l’intérieur, ce qui exigeait un temps très long et des dépenses immenses. Il n’y avait que la portion de l’aile qui avait été habitée par Henri IV qui eût conservé quelques fenêtres et parquets. C’est là que s’étaient établies les Académies ; le reste ne présentait que des murs solides, entre lesquels on avait pratiqué des logements pour près de douze cents artistes. La belle colonnade tombait en ruine ; les belles sculptures des façades de l’intérieur n’étaient pas terminées, et elles avaient été suspendues à la mort de Jean Goujon, qui fut tué d’un coup de fusil, sous le règne de Charles IX, au moment où il finissait de sculpter le fronton qui touche au pavillon de l’Horloge.

C’était sans doute beaucoup que de terminer un des plus beaux monuments de l’Europe ; mais le principal but était de réunir dans cette vaste enceinte tout ce que renferme la Bibliothèque royale : les livres devaient être placés au premier étage, les manuscrits et les estampes au second, les statues et la sculpture au rez-de-chaussée.

Pour mettre ce grand dessein à exécution, il fallait préalablement déloger les Académies, les artistes et les savants qui occupaient tout l’intérieur des bâtiments : je disposai de suite le « palais des Quatre-Nations » pour recevoir les Académies, et les bâti-