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protection paternelle de l’administration, et cette destination est plus morale que celle qu’on leur donne aujourd’hui en les livrant sans parents, sans soutien, aux divers états de la société.


Prisons. — Il y a plusieurs classes de prisonniers : 1o les prévenus de crime ou de délit, avant d’être jugés ; 2o les condamnés par jugement ; 3o les prisonniers pour dettes ; 4o les détenus par correction paternelle.

Chaque tribunal de justice a, auprès de lui, au moins une prison pour y placer ces quatre sortes de prisonniers ; presque partout ils sont détenus dans la même enceinte, et souvent l’espace est tellement étroit qu’on ne peut ni séparer les sexes, ni assigner un local particulier et séparé aux prévenus, aux condamnés, aux débiteurs et aux enfants. Il existe des prisons où l’air est si malsain, l’habitation si humide, qu’on n’oserait pas en former la demeure d’un animal immonde.

Tout est à faire pour les prisons ; et, si le plan que MM. le duc de la Rochefoucauld, B. Delessert et moi fîmes adopter sous le ministère de M. Decazes, avait reçu son exécution, les prisons auraient déjà éprouvé la même régénération que celle qu’ont reçue les hôpitaux de Paris.

Je m’étais déjà occupé de cet objet sous mon ministère. J’avais même arrêté ma réforme en com-