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et à ma bonne volonté. Je veux parler des infirmiers. Cette classe d’hommes destinée à servir les malades devrait posséder les vertus humaines dont les Sœurs leur donnent l’exemple, mais il n’en est rien. Ils sont pris parmi les convalescents ou recrutés aux coins des rues ; trop faiblement salariés, ils ne s’attachent point à un état qui ne leur présente aucun avenir satisfaisant ; la religion n’obtient aucun sacrifice de la part de gens de cette sorte ; ils n’ont ni les égards ni les douceurs qu’on doit aux malades ; ils ne peuvent même pas avoir les soins et employer les attentions qu’exige la nature débile et souffrante, parce qu’ils n’ont ni l’habitude, ni l’adresse, ni la force nécessaires.

J’ai toujours pensé qu’on pourrait facilement établir deux noviciats d’infirmiers et d’infirmières dans l’hôpital des Enfants trouvés : l’un serait destiné à former les hommes et l’autre les femmes. Vingt à trente élèves de chaque sexe seraient attachés à chaque infirmerie. On les choisirait bien portants, forts et de mœurs douces ; on les prendrait à l’âge de seize ans. Des Sœurs très capables les instruiraient dans leur état. Cette pépinière fournirait à tous les hospices et hôpitaux de Paris.

On assurerait une retraite honorable à ces employés dans les cas de vieillesse ou d’infirmité.

Ces enfants qui ont eu leur berceau dans les hospices seraient sans cesse sous la surveillance et la