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trouva trop étroite pour admettre toutes les aspirantes, et on fut forcé de leur en donner une beaucoup plus grande[1].

Cet exemple fut imité dans la province, et, peu à peu, ces institutions admirables furent partout rétablies.

Quelque temps après, j’accompagnai Napoléon à Lyon, où il avait réuni la Consulte d’Italie, et,

  1. Voici le texte de l’arrêté ministériel qui a rétabli, de fait, l’institution des Sœurs de Saint-Vincent de Paul. La capacité civile ne lui a été concédée qu’en 1809.
    Le Ministre de l’Intérieur,
    Considérant que les lois des 14 octobre 1790 et 18 août 1792, en supprimant les corporations, avaient conservé aux membres des établissements de charité la faculté de continuer les actes de leur bienfaisance, et que ce n’est qu’au mépris de ces lois que ces institutions ont été complètement désorganisées ;
    Considérant que les secours nécessaires aux malades ne peuvent être assidûment administrés que par des personnes vouées par état au service des hospices et dirigées par l’enthousiasme de la charité ;
    Considérant que parmi tous les hospices de la République, ceux-là sont administrés avec le plus de soins, d’intelligence et d’économie qui ont rappelé dans leur sein les anciens élèves de cette institution sublime dont le seul but était de former à la pratique de tous les actes d’une charité sans bornes ;
    Considérant qu’il n’existe plus, de cette précieuse association, que quelques individus qui vieillissent et nous font craindre l’anéantissement d’une institution dont s’honore l’humanité ;
    Considérant que les soins et les vertus nécessaires au service des pauvres doivent être inspirés par l’exemple et enseignés par les leçons d’une pratique journalière,
    Arrête :
    Article premier. — La citoyenne Deleau, ci-devant supérieure des Filles de la Charité, est autorisée à former des élèves pour le service des hospices.
    Art. II. — La maison hospitalière des Orphelines, rue du Vieux-Colombier, est mise à cet effet à sa disposition.
    Art. III. — Elle s’adjoindra les personnes qu’elle croira utiles