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pression, n’avaient pas pu atteindre à ce haut degré de perfection. Le Conseil général s’occupait avec succès de tout l’ensemble de l’administration ; mais l’application de ses règlements au régime intérieur, les soins des malades, laissaient nécessairement à désirer et exigeaient qu’on donnât des auxiliaires au Conseil.

Le rétablissement des Sœurs hospitalières n’était pas aisé. Bonaparte avait, à la vérité, arrêté la Révolution en créant des institutions plus monarchiques que républicaines ; mais l’opinion existait la même : rétablir une corporation contrastait avec toutes les idées du temps. Cependant, comme je sentais la nécessité, pour couronner mon œuvre des hospices, d’y faire rentrer mes religieuses, je me décidai sans consulter ni Bonaparte ni le Conseil d’État.

Ces vertueuses Sœurs s’étaient dispersées et classées dans la société. Je parvins à en trouver une que j’avais connue en qualité de supérieure à l’Hôtel-Dieu de Montpellier ; je lui proposai de rétablir son Ordre et lui demandai si elle pourrait réunir huit à dix de ses anciennes compagnes pour établir une maison de noviciat. Sur sa réponse affirmative, je fis disposer à la hâte, dans la rue du Vieux-Colombier, une maison appartenant aux hospices ; je dépensai 120,000 francs et pus y recevoir, en peu de temps, quarante novices. Bientôt, la maison se