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remplacée par une vie aussi active et aussi variée que peut le permettre la vieillesse. La nourriture devint meilleure et plus substantielle ; et cet hospice devint, en quelques mois, un modèle d’ordre, de propreté et de bonne administration dans toutes ses parties. M. Richard d’Aubigny fut parfaitement secondé par M. Desportes, membre de la commission administrative, dont le Conseil général n’a eu qu’à louer le zèle, l’intelligence, la probité depuis vingt-deux ans qu’il exerce les mêmes fonctions. (J’écris en 1824.) M. Richard d’Aubigny eut bientôt calculé qu’il aurait près de trois cent mille francs d’économie sur les dépenses de l’année précédente, et c’est avec ces économies qu’il opéra tout ce bien. Il me présenta un jour l’état du service qu’avait fait la régie dans cet hospice l’année d’auparavant, et me prouva qu’en supposant toutes les fournitures de première qualité, elle avait gagné 400,200 francs, ce qui me fit concevoir comment il avait pu améliorer le sort de ces cinq mille vieilles femmes et opérer tout le bien qu’il avait fait dans l’administration et le régime.

Pour fournir constamment du pain de bonne qualité aux hôpitaux et aux hospices de Paris, qui renferment journellement une population de vingt à vingt-deux mille personnes, indépendamment des agents de toute sorte, le Conseil général ne tarda pas à se convaincre qu’il lui fallait organiser