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pour toujours de l’Espagne les Anglais, qui, ayant fait la paix avec elle, ne purent plus soutenir ma concurrence.

Je passai quatre ans à Montpellier, uniquement occupé de l’enseignement de la chimie et de la surveillance de mes ateliers de teinture et de produits chimiques.

Mais le séjour de Montpellier n’avait plus le même attrait pour moi : les États n’existaient plus, la Révolution avait rompu les liens de mon ancienne et aimable société ; et, après avoir réparé ma fortune et reconquis par là mon indépendance, je partis pour Paris avec l’intention de m’y fixer.

Je formai de suite un immense établissement de produits chimiques aux Ternes, près de la barrière du Roule, et je confiai celui de Montpellier à MM. Bérard et Martin, que j’y avais associés.

Pendant mon séjour à Paris, la mort de M. Bayen laissa une place vacante à l’Institut, Académie des sciences, section de chimie. MM. Sage et Baumé, membres de l’ancienne Académie des sciences, se mirent sur les rangs. Mes amis m’inscrivirent pour le concours. Mes deux concurrents avaient pour eux leur titre de membres de l’Académie ; ils firent imprimer et répandre avec profusion la liste de leurs ouvrages ; leurs anciens collègues les servirent avec chaleur. Je ne fis aucune visite, je ne fis rien imprimer et je fus nommé, quoique ne rési-