milliers par jour, le Comité m’ordonna de la porter à trente-deux. Mêmes observations de ma part, même détermination de la part du Comité de salut public.
Dès lors, tout fut chaos, plus d’ordre, surveillance insuffisante, accidents inévitables. Mille à douze cents constructeurs, maçons, plâtriers, charpentiers, serruriers se trouvaient mêlés à deux mille cinq cents poudriers ; les voitures chargées de matériaux de toute espèce circulaient partout dans les chemins pavés sur lesquels les ouvriers conduisaient des brouettes ou roulaient des tonneaux pleins de poudre ; les ouvriers constructeurs étaient surpris, à chaque minute, une pipe à la bouche. Tout cela faisait prévoir la catastrophe inévitable qui se produisit, et je regarde encore comme un miracle l’existence de huit mois qu’a eue l’établissement.
L’explosion de Grenelle a brûlé six cent cinquante milliers de poudre embarillée ou en fabrication, cinq cent cinquante hommes y ont péri, et un nombre à peu près égal est mort à l’hôpital.
Deux postes militaires, de vingt-cinq hommes chacun, ont disparu en entier.
Soixante chevaux employés aux manèges ont été brûlés.
Les mille constructeurs ont été également décimés.