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fut établie à Saint-Germain des Prés, et, pour la seconde, je fondai la fameuse poudrerie de Grenelle.

Ces deux établissements prospérèrent pendant six à sept mois, et les résultats obtenus furent si considérables que, vers la fin, je fournissais régulièrement trente-cinq milliers de poudre par jour, et que, régulièrement, on expédiait, tous les deux jours, pour les arsenaux et les armées, dix-huit chariots militaires attelés de quatre chevaux.

Grenelle n’avait été établi que pour une fabrication journalière de huit milliers de poudre. L’enceinte avait été déterminée à cet effet. Les bâtiments avaient été espacés, de manière que si le feu prenait à l’un, son voisin ne fût pas atteint. Les opérations n’inspiraient par elles-mêmes aucune crainte ; mais, lorsqu’on fut arrivé au maximum projeté d’une fabrication de huit milliers par jour, le Comité de salut public, pressé par le besoin, exigea qu’on portât la fabrication à seize milliers. J’eus beau lui observer que l’établissement n’était pas disposé pour cela ; que tout y était calculé pour une fabrication de huit milliers ; qu’en plaçant de nouveaux bâtiments entre ceux qui existaient, il n’y aurait plus ni proportions ni garantie, etc. Ces observations furent inutiles, on ordonna, et il fallut se résigner.

Quand je fus parvenu à une fabrication de seize