Page:Chaptal - Mes souvenirs sur Napoléon.djvu/394

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dra. » Il accepta de grand cœur et avoua que, sans moi, il ne se serait jamais tiré de ce mauvais pas.

Ce pauvre Nogaret était tellement entiché de l’importance et de la dignité des fonctions qu’il remplissait au ministère de l’intérieur, qu’il disait sérieusement (ce sont ses expressions) qu’on lui avait confié la clef des bonnes mœurs et de la morale publique.


Napoléon exerçait une police au moins aussi sévère sur les journaux que sur les théâtres. La plus légère réflexion sur un acte du gouvernement était taxée de crime. Une nouvelle indifférente alarmait sa censure. En un mot, les journalistes n’imprimaient et ne pensaient que par la police.

L’Empereur, jaloux des bénéfices que produisaient quelques journaux accrédités, finit par dépouiller les auteurs de leur propriété, et la partagea en actions aux personnes de la Cour, de manière qu’elles devinrent responsables, et les journaux perdirent, par cet acte