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le ministre de l’intérieur et celui de la police, qui le trouvent dans les fureurs d’Oreste. Il les insulte, crie au scandale, rien ne peut le calmer. Il prononce de suite l’exil de Dupaty pour les colonies. Il chasse, par décret, Campenon des bureaux du ministère de l’intérieur, parce qu’il avait été censeur de la pièce. Il ordonne au ministre de la police de vérifier sur-le-champ si les acteurs n’ont pas pris les costumes des sénateurs ou conseillers d’État pour cette représentation, en déclarant que si cela était, il leur ferait couper les oreilles à la garde montante. Comme ces prétendus costumes se trouvèrent d’anciens habits du magasin, les comédiens conservèrent leurs oreilles ; mais Dupaty fut embarqué à Brest, et Campenon perdit sa place.

Cette anecdote m’en rappelle une seconde qui remonte à la deuxième année de son consulat, ce qui prouve que ces principes étaient depuis longtemps dans sa politique. Lorsqu’il réunit à Lyon la consulte d’Italie, je fus chargé de donner des ordres à Talma et à Mlle Rau-