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mettaient par des délations faciles le repos des citoyens et la tranquillité des villes.

À toutes ces polices venait se joindre celle des aides de camp et des généraux qui composaient la garde de Napoléon. Cette police était la plus dangereuse de toutes pour les personnes de la Cour et les principaux agents de l’administration, parce qu’elle était confiée à des hommes dévoués qui dénaturaient tout, empoisonnaient tout, et présentaient comme criminels tous ceux qui n’étaient pas lâchement adorateurs de leur idole.

Tout cet échafaudage de police ne suffisait pas encore à Napoléon. Il avait chargé plusieurs personnes de lui rendre compte de tout ce qui se passait parmi les savants, les commerçants, les militaires, et cette correspondance lui arrivait à Moscou comme aux Tuileries. Mme de Genlis, Fiévée, Regnaud de Saint-Jean d’Angély étaient ses correspondants et pensionnés comme tels.

Comme Napoléon ajoutait une foi entière à toutes ces délations, les préventions se for-