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CHAPITRE III

DE LA POLICE DE BONAPARTE.


Comme Bonaparte était naturellement soupçonneux et défiant, il couvrait la France d’espions, et il croyait à leurs rapports avec la même bonne foi qu’un vieux prêtre croit à l’Évangile. Chaque jour amenait de nouvelles dénonciations ; chaque jour faisait éclore de prétendues conspirations, et on le voyait retirer sa confiance aux uns et jeter les autres dans les cachots, sans que jamais on pût en connaître le motif.

Outre le ministre et le préfet de la police, il avait trois directeurs généraux de police, qui résidaient à Paris et qui avaient la surveillance sur les départements, divisés en arrondissements. Il existait des commissaires généraux de police dans toutes les grandes villes et des commissaires spéciaux dans toutes les