Page:Chaptal - Mes souvenirs sur Napoléon.djvu/38

Cette page a été validée par deux contributeurs.

institutions, sur tous les établissements, sur les châteaux et les propriétés.

Tous les actes du Comité insurrectionnel avaient été signés par moi, ainsi que la correspondance. Aussi, je fus arrêté le premier, par décision du Comité de sûreté générale, et on me donna la citadelle pour prison. Le temps des massacres n’était pas arrivé ; les tribunaux révolutionnaires n’étaient pas organisés, mais les administrations venaient d’être renouvelées.

Après huit ou dix jours de séjour à la citadelle, j’écrivis à un membre influent de la nouvelle administration pour lui déclarer que, si je n’étais pas mis de suite en liberté, j’allais imprimer pour ma défense. Ils sentirent tous que je pouvais les compromettre, parce qu’ils avaient tous ouvertement professé mes principes et que la plupart avaient été membres du fameux Comité central insurrectionnel. En conséquence, ils se réunirent en séance et m’ouvrirent les portes de la citadelle, malgré l’arrêté du Comité de sûreté générale, en vertu duquel ils m’avaient enfermé.

Je connaissais trop l’esprit qui dominait dans les comités de la Convention pour me croire en sûreté, et je partis de suite pour les montagnes des Cévennes, où je fus me cacher.

La terreur s’emparait alors de tous les esprits. Pour se soustraire au glaive révolutionnaire, l’émi-