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lie et aux souverains qui ne pouvaient voir qu’avec douleur l’un d’eux froissé entre deux républiques, la France et l’Italie. Il affecta de ne pas dire un mot des avantages qu’en retirerait la France, de sorte qu’il avait l’air de s’emparer du Piémont dans les vues de la politique européenne et dans l’intérêt des rois plutôt que dans ses intérêts propres. Cette réunion fut opérée immédiatement après le traité d’Amiens, et les Anglais refusèrent alors d’évacuer Malte, qui était une des conditions de la paix. L’Empereur cria beaucoup à la perfidie, et il crut aveugler l’Europe sur les véritables causes qui venaient d’amener une nouvelle guerre.

La dernière guerre avec la Russie n’avait pas de motifs plus légitimes. Malgré son système continental, il commerçait avec l’Angleterre en accordant des licences à plusieurs de ses bâtiments. La Russie voulut imiter son exemple. Il le trouva mauvais. L’empereur de Russie lui fit proposer de convenir du nombre de licences que chacun pourrait accorder