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fois Napoléon, au pied des Alpes, lorsqu’il allait à Marengo. « Des embarras d’artillerie, ajouta ce député, le forcèrent de s’arrêter un instant devant ma maison ; il caressa mes deux enfants, remonta à cheval, et depuis lors je ne l’avais pas revu. »

Il suffisait à Napoléon d’avoir vu un homme une seule fois dans les voyages en province pour que, dix ans après, il se rappelât son nom, son département et son état. Napoléon avait toute son armée dans sa tête. Il eût dit, sans hésiter, quelle était la force de chaque corps, le lieu où il était, les détachements qu’il avait dans les environs, etc. Il connaissait presque tous les officiers de son armée, et eût décrit l’histoire de leurs nombreuses campagnes avec autant d’exactitude qu’ils auraient pu le faire eux-mêmes.


Napoléon était toujours habillé simplement. Il ne portait jamais que le costume de colonel de sa garde, vert ou bleu, et un chapeau à trois cornes sans plume. Lorsqu’il montait à cheval,