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aptitude au travail ; et j’ai dit souvent que sur cent fibres dont pouvait se composer son cerveau, il n’y en avait pas plus de la moitié de saines.

Dès ce moment, la fatigue du cheval lui devint insupportable ; le sommeil, qu’il avait maîtrisé jusque-là, le maîtrisa à son tour ; la table, qui lui avait paru indifférente, commença à avoir des attraits pour lui. Lui seul ne s’aperçut pas de ces changements. Il voulut réparer sa fortune sans avoir les mêmes moyens qu’il avait eus pour la fonder, et loin de bien juger son changement de position, il rapportait ses propres fautes à la trahison ou à l’impéritie de ses généraux. Le général Becker, qui a été chargé d’accompagner Napoléon à Rochefort, où il s’est livré aux Anglais, m’a rapporté qu’il accusait les généraux de tous ses revers dans ses dernières campagnes.


Comme les plus petits détails contribuent souvent à faire mieux connaître les hommes que les grands événements, je rapporterai