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quelques années, il s’est répandu quatorze mille exemplaires de cet ouvrage. J’ai eu la consolation de voir que, pendant douze à quinze ans, mes Éléments ont été presque le seul ouvrage qu’on ait mis entre les mains des élèves en France, en Angleterre, en Espagne, en Italie, en Allemagne et en Amérique. — Outre la méthode qui régnait dans mes Éléments, on y trouvait des applications nombreuses aux arts, ce qui était tout à fait nouveau, et c’est surtout à cela qu’il faut rapporter le succès prodigieux du livre.

Les États de Languedoc, qui voyaient, par eux-mêmes, combien, depuis huit ans, l’industrie s’était accrue dans le Midi, voulurent former un second établissement de chimie à Toulouse, et je fus chargé de l’organiser. Mes succès à Toulouse, furent les mêmes qu’à Montpellier ; une population plus nombreuse devait encore fournir à mes leçons un plus grand nombre d’auditeurs ; aussi, quoique la salle fût très vaste, on fut obligé de prolonger l’amphithéâtre dans la cour, qu’on réunit par ce moyen au laboratoire. Les États avaient encore délibéré cinq mille francs de traitement fixe pour cette chaire et trois mille francs pour les frais de déplacement.

Je profitai de l’intervalle de mes cours pour parcourir la province, visiter les ateliers et les mines, et porter partout la lumière de la chimie.