Page:Chaptal - Mes souvenirs sur Napoléon.djvu/297

Cette page a été validée par deux contributeurs.

qu’au génie vraiment militaire de se conduire d’après les événements et les circonstances. C’est ce qui fait que les meilleurs tacticiens ont été assez souvent de mauvais généraux.

« Je suis trop grand capitaine pour oser donner des leçons aux généraux qui commandent en Espagne. Ce n’est pas des Tuileries qu’on peut diriger une armée. »


« Le premier talent d’un général consiste à connaître l’esprit du soldat et à capter sa confiance. Et, sous ces deux rapports, le soldat français est plus difficile à conduire qu’un autre. Ce n’est point une machine qu’il s’agit de faire mouvoir, c’est un être raisonnable qu’il faut diriger.

« Le soldat français a une bravoure impatiente et un sentiment d’honneur qui le rend capable des plus grands efforts ; mais il a besoin d’une sévère discipline, et il ne faut pas le laisser longtemps dans le repos.

« Le soldat français est raisonneur, parce