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De sorte que, sous son règne, l’industrie a joui de la plus grande liberté, et c’est à cette liberté et aux prohibitions qu’elle a dû ses progrès et sa prospérité.


L’Empereur plaçait l’agriculture au premier rang parmi les arts utiles. Il n’avait cependant aucune connaissance sur cette partie. Il était même, à ce sujet, d’une ignorance qui dépasse les bornes. Un séjour de quelques jours à la campagne donne des notions plus étendues que celles qu’il avait à cet égard. Il n’a jamais conçu, par exemple, que les prairies artificielles ne prissent pas la place du blé. Et on avait beau lui dire qu’avec des prairies artificielles on a des fourrages, qu’avec des fourrages on a des bestiaux, qu’avec des bestiaux on a des engrais, et qu’avec des engrais on triple le produit des champs, il ne voyait, lui, que la place du blé occupée par les prairies artificielles. Il lui est échappé de dire plusieurs fois, tant il allait loin dans cette fausse route, qu’il était tenté de défendre la culture en prairies artificielles. Mais