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consommateur, ni de suivre le progrès des lumières. Ils ne voient pas que les règlements rendent la science de la fabrication stationnaire, tandis qu’elle se perfectionne chaque jour dans les pays où ces entraves n’existent pas. Toutes les fois que l’Empereur parlait des règlements, on le détournait de l’idée d’en donner, en lui présentant le tableau des progrès qu’avait faits, sous son règne, l’art de filer, de tisser et d’imprimer les cotons sans qu’il fût assujetti à aucun règlement, et en lui observant qu’on en serait encore aux essais très imparfaits de 1789, si on avait donné des entraves au génie.

Il inclinait beaucoup moins à rétablir les corporations, parce qu’il les croyait dangereuses pour la paix et l’affermissement de son autorité. Je lui ai souvent reproduit une idée qui l’avait frappé, c’est que l’établissement des corporations était une institution purement aristocratique, et qui n’avait été créée que comme une mesure fiscale dans tous les moments de détresse où s’était trouvé le gouvernement français.