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rissait cinq à six cents familles en opérant avec une somme égale. Il croyait que les manufactures exigeaient plus de talent, parce que, outre l’achat et la vente, à quoi se bornent les opérations du commerçant, le manufacturier était tenu de perfectionner ses produits, d’étudier le goût du consommateur et de varier à chaque moment sa fabrication.

On ne peut pas disconvenir que Napoléon n’ait rendu de grands services à l’industrie. C’est sous son règne qu’elle a atteint ce degré de prospérité où elle est aujourd’hui. C’est sous son règne qu’on s’est affranchi du tribut que nous avions payé jusque-là à l’étranger. C’est sous son règne qu’on a vu, pour la première fois, tous nos produits industriels rivaliser sur tous les marchés de l’Europe, pour le prix et la qualité, avec ceux des nations les plus éclairées en ce genre. Ces progrès rapides de l’industrie sont dus principalement à la prohibition dont il avait frappé les produits étrangers et à la sévère vigilance avec laquelle on les repoussait. Alors, les fabriques ont pu s’établir sans craindre la