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On sera sans doute étonné de la persévérance qu’il a mise à maintenir des principes et un système si contraires aux vrais intérêts du commerce ; mais on le sera encore plus lorsqu’on saura qu’il a persisté, malgré toutes les observations qu’on lui a faites à cet égard, et qu’un mois avant sa chute, dans le moment où l’Europe s’ébranlait pour conquérir la France, il a repoussé avec obstination une déclaration sage que je lui avais soumise pour annoncer aux neutres et aux alliés que les relations commerciales continueraient avec eux comme en temps de paix.


Napoléon avait des idées un peu plus exactes de l’industrie manufacturière. Sous le rapport de l’utilité, il la plaçait immédiatement après l’industrie agricole. Il disait souvent que le commerçant ne faisait que déplacer les objets, mais que le manufacturier les mettait en œuvre. Il ajoutait que le commerçant, avec le secours de deux ou trois commis, faisait pour un million d’affaires, et que le manufacturier nour-